Je me souviens que j'en avais installé les portières dans la cuisine de mon appartement afin de les peindre plus confortablement et que les murs en conservèrent longtemps un
léger soupçon de paillettes bleues très original... Terminées et remontées, le camion partit immédiatement pour sa grande présentation au monde à l'occasion du premier «Grand Prix du Camion» du Mans ; il y obtint le deuxième prix du concours de camions décorés, ceci sans me vanter devant un certain nombre d'engins bien plus gros et plus tapageurs ! Soit une coupe et quatre mille francs (de 1984 !), intégralement remis au jeune chauffeur de l'entreprise, mobilisé pour la circonstance tout un week-end et ainsi dédommagé. France Routiers rapporta l'évênement et ce fut, Halleluya ! toutes catégories confondues ma première publication ! Un peu plus tard paru «», un numéro spécial du même éditeur qui signait mon entrée dans le Top Cent ! Enfin, un 4ème prix au salon de Paris de la même année, rapporté dans un article du numéro 46 enfonçait le rivet et me sacrait définitivement grand barbouilleur de tôle (enfin, pour un temps et auprès de quelques amis). Je suppose qu'il y eut ensuite d'autres concours et qui sait d'autres prix. J'ai continué de peindre motos et capots, à la demande et sans le moindre soucis de «carrière». Un peu plus tard le monde merveilleux du dessin animé allait me recouvrir douze hiver durant d'un long manteau «doublé de vison» et je n'ai pas davantage persévéré dans la peinture automobile que je n'avais réussit auparavant en dépit de quelques dispositions à devenir sérieusement coiffeur pour dames, voyou, poète maudit, animateur socioculturel, musicien de bal ou québecois. Comme quoi il est toujours possible d'échapper à son destin, à moins que ce ne soit le contraire... Je pense à ce joli mot (d'une américaine je crois...) : «la vie, c'est ce qui vous arrive quand vous avez prévu autre chose.» |
|